Carnet de séjour au Caire 3

   Un ami chevelu et anarchiste m'a rappelé l'existence de ce blog. Comme c'est le week-end et que je n'ai rien d'autre à faire, je me motive et je m'y remets.
   Je n'ai pas de photos récentes à mettre, je vais voir si j'en ai des adéquates dans celles de novembre.

   Tout d'abord, quelques données géographiques de bases sur le Caire. C'est grand. Très grand.

Le Caire fait 21 000 ha et comporte 8,5 millions d'habitants, Paris fait 10 540 ha avec 2,2 millions d'habitants.
   Vous comprendrez dans ces circonstances pourquoi je n'ai pas réussi à croiser une seule fois M. Mangue en octobre et novembre, sachant que nous habitons chacun à une extrémité de la ville.

   Côté climat, actuellement il pleuviote – je n'appelle pas trois gouttes de la pluie, et il y a souvent de la brume, surtout le matin.

   A l'automne, il y avait souvent des tempêtes de poussière, mais j'ai l'impression que ce n'est plus la saison – la ville reste très poussiéreuse, mais ce n'est pas la même chose. Officiellement il fait entre 10 et 20°C, ce qui ne contredit pas mon ressenti personnel d'environ 15°C – frisquet quand même. Surtout que le système de chauffage n'est pas super pratique. Il s'agit du même engin qui fait la climatisation, un truc qui ventile bien donc : pas top quand on a les voies respiratoires en charpie. La technique consiste donc à le mettre à fond, genre à 28°C, pendant qu'on va faire un tour à la cuisine ou à la salle de bain pendant 5 ou 10min. La chambre est petite, elle chauffe vite. Mais comme elle a une baie vitrée qui donne sur le balcon, elle se refroidie vite aussi.

   Mon retour dans ces contrées moins hostiles que mon habitat naturel ne s'est pas vraiment bien passé. En fait, ça a un peu été la loose d'un bout à l'autre – comme d'habitude, diront certains. Pour bien comprendre pourquoi cela a été la loose, il faut que je commence fin novembre, juste avant que je ne rentre en France pour y passer le dernier mois de l'année.
   Dans la dernière semaine de mon deuxième stage, j'avais décidé de ne pas revenir à la résidence de l'école en janvier : elle est chère, bruyante, et les femmes de ménages ne sont pas très honnêtes. J'ai donc demandé au secrétariat qu'on me rembourse pour les deux mois de loyer que j'avais payé d'avance. L'on m'a répondu que c'était l'agence européenne par laquelle j'étais passée qui devait me rembourser, mais je n'avais pas de soucis à me faire : l'école s'occupait de lui envoyer un mail.
   Le dernier jeudi soir, l'on organise un repas avec une prof et un certain nombre d'étudiants.

   Je discute avec la colocataire d'Eva, une de mes collègues ; la dite colocataire ne reste que jusqu'à fin décembre, elle me propose donc de me passer sa chambre. Je lui passe mon mail, elle doit me contacter.
   Une fois rentrée en France, je reçois un mail d'une autre collègue, Hend :

elle a trouvé un nouveau boulot en Allemagne, elle écourte donc son séjour en Egypte, et me propose sa chambre, puisqu'elle sait que j'en cherche une. L'emplacement est moins intéressant que celui de la première proposition, mais cela me fait deux pistes, impeccable, avec ça je pense être tranquille. Je préfère cependant attendre d'avoir reçu le remboursement du précédent loyer avant de m'engager pour un nouveau. J'attends, et je n'ai pas de nouvelles de ce remboursement. Je fini donc par appeler l'agence : ils n'ont pas reçu de mail de l'école, et la personne responsable de mon dossier est malade. Les choses traines, ils doivent recontacter l'école, etc., finalement je ne reçois le remboursement qu'après Noël. Comme je n'avais pas reçu de mail pour ma première piste, j'avais entre temps écrit à ma prof pour lui demander le mail d'Ewa afin que je vois avec elle si je pouvais récupérer la chambre de sa colocataire, mais je n'ai pas reçu de réponse. J'écris donc à Hend pour lui dire que je suis partante pour récupérer sa chambre. Elle n'est déjà plus en Egypte, aussi elle me met en contact avec la personne qui gère l'appartement. Au cours des derniers jours de décembre, je relance plusieurs fois cette personne, mais je ne reçois pas de réponse. Je me retrouve donc à la Volonière pour Nouvel An, sans savoir où je vais loger dans deux jours, et avec des conditions d'accès à internet relativement compliqué. Pour l'anecdote, j'ai fini par recevoir une réponse de ma prof le 1er janvier, où elle me donnait le mail d'une autre Ewa mais pas celle que je voulais.

   En désespoirs de cause, j'écris un mail à l'école, pour leur demander une chambre en résidence : ils en ont toujours quelques une de libre. Mais il y a deux résidence, j'ai donc besoin de savoir à laquelle je dois aller en arrivant au Caire. Pas de réponse...
   L'heure du départ arrive. La situation est merdique, mais bon, j'y vais, qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? Mon arrivée au Caire est prévue à 00h24, cela fait un peu tard, mais cela semble encore faisable de trouver une solution sur place. Sauf que l'avion est en retard. J'arrive au Caire à 3h du matin.

   Je décide de passer la nuit à l'hôtel, et de régler la question de mon logement le lendemain. Mais il n'y a que des 5 étoiles près de l'aéroport ; je me renseigne un peu sur les hôtel de Mohandessein, mon quartier, mais on ne me propose que des choses très cher, à 40$ la nuit – c'est vraiment fatiguant, ce préjugé qu'ont les égyptiens que tous les occidentaux sont riches comme Crésus. Finalement, en désespoir de cause, je tente quand même d'aller à l'école. C'est à l'autre bout de la ville, et avec tout le temps que j'ai perdu à l'aéroport, j'y arrive à 5h du matin. J'ai de la chance, il reste des chambres. Je fais croire au gardien que j'en ai réservé une, c'est trop compliqué de lui expliqué la situation, et leur système de réservation est suffisamment foireux pour que ça passe. Je peux donc enfin m'endormir, à 5h du matin, dans une chambre froide où je n'arrive pas à mettre le chauffage. Je suis sensée avoir cours à 9h, mais évidemment vu les circonstance, c'est mort.

   Je suis réveillée quelques heures plus tard par la responsable de la résidence, qui vient voir ce que je fais ici, puisque j'ai demandé à être remboursée du loyer. Je lui explique rapidement la situation et elle me laisse me rendormir.
   Finalement j'ai gardé la chambre. Elle est très bruyante, impossible de dormir sans boules kies, mais je n'ai pas pu chercher un autre logement : pendant les cinq jours suivants, j'ai été malade à en crever, avec fièvre et toux très violente, et dormant plus de 15h par jour. J'ai donc loupé toute la première semaine de cours, heureusement une semaine courte car le jeudi était férié en raison du Noël copte. La semaine suivante a été a peine mieux, j'ai pu aller en cours – je n'ai gardé que mon cours d'Arabe Egyptien et laissé tombé l'Arabe Standard, je n'aurais pas réussi à rattraper mon retard dans les deux – mais ce n'était toujours pas la grande forme : ma maladie a viré à l'otite, sans doute à cause des boules kies, j'ai continué à avoir une bonne toux - elle continue toujours d'ailleurs, et à dormir beaucoup.
   Avec tout ça, j'ai décidé de rentrer fin janvier plutôt que fin février. J'ai toujours mes billets d'avion initiaux pour cette date, je n'ai pas envie d'avoir encore des démarches compliquées à faire pour les changer, et puis je suis fatiguée d'être seule pour affronter les problèmes. J'ai envie de rentrer.