Réflexions olfactives, épisodes 10, 11 et Final

Épisode 10

Retour aux Salons Shiseïdo avec Flo mercredi soir pour tester en vrai les parfums dont j’avais essayé et apprécié les concrètes.

Bois de Violette : Evocation plus douce de Féminité du Bois, il est un peu trop sucré, et surtout et vraiment trop discret sur ma peau.

Santal de Mysore : Le parfum des boîtes en bois de santal dans lesquelles ont met des bijoux. Mais il prend une drôle de tournure sur ma peau, il « sucre », avec un effet barbe à papa – du baume ou de la vanille sans doute.

Fumerie Turque : Un parfum d’aventurière, très riche. Tabac, cuir, quelques douceurs. J’aime beaucoup, mais c’est peut-être un peu trop viril et libéré des conventions sociales pour moi.

Épisode 11

Retour au Printemps et passage 24 Faubourg Saint-Honoré, pour en finir.

Marron Chic de Nez à Nez : Il est beau, un bel iris chic et gourmand, avec de la violette, du cacao, du benjoin… Mais je ne sais pas, il fait… trop propre. Il lui manque un petit quelque chose, le piquant d’une épice, la chaleur d’un encens, la sensualité d’un ambre ou d’un musc, l’ivresse d’une fleur blanche ? Quelque chose qui lui donne un peu plus de caractère. C’est dommage, car il est presque parfait.

Paprika Brasil d’Hermès : Toujours aussi rouge et vert, brûlant et frais, piment cru, mais aussi élégant et poudré, iris, le tout au milieu d’arbres gigantesques, bois et feuilles. L’exploration de la forêt amazonienne en jupon de dentelle, garden party dans la jungle, l’Esprit de la forêt de Princesse Mononoké en train de prendre le thé.

Et toujours, Bois d’Iris de Van Cleef & Arpels, pour la comparaison. Iris, bois, vanille, ambre, encens et myrrhe. Elégance, caractère, douceur, sensualité, mystère. Une certaine image idéalisée de la féminité. Que dire d’autre ?

Hors Iris :

Bal Musqué de Nez à Nez : Celui-là a plus de caractère. Un musc doux, pas agressif, vanillé, légèrement cuiré, et avec quelques touches de fleurs. J’ai souvent du mal avec les muscs, celui-là passe très bien.

Cruel Intention de Kilian : Boisé et cuiré, avec un peu de violette et de vanille. Réfiné et sensuel. Hélas, deux notes me dérangent. La première est facilement identifiable : la rose. La seconde me fait le même effet désagréable que de l’anis, pourtant ce n’en est pas. Il y a du papyrus dans ce parfum, peut-être est-ce cela. Cette note s’estompe au bout d’un temps, mais pas la rose.

Ambre Narguilé d’Hermès : Un ambre sensuel, bien sûr, mais surtout très gourmand. De la gourmandise d’adulte : un rhum aromatisé avec de la vanille, de la cannelle, du miel, etc. Des odeurs de peau, avec l’ambre et le musc, adoucis par le benjoin et la fève tonka. Une chambre à l’étage d’une taverne de Tortuga…

Tests sur papier :

Dzongkha de l’Artisan Parfumeur : Cuir, rose, épices, thé, iris, encens. Je n’aime ni la rose ni le thé (enfin en parfumerie).

Piment Brûlent de l’Artisan Parfumeur : Il semblerait que j’aime le piment en parfumerie. Mais j’en ai trouvé un autre qui me convient mieux… Bon revenons à celui-ci. Rouge et piquant, bien sûr, vert aussi, comme du piment frais, avec de la rhubarbe, gourmand, avec du cacao. Quelques notes complémentaires : vanille, cannelle, ambre et musc… Mais c’est vraiment le piment qui domine, secondé par le cacao.  

Épisode final :

Finalement, j’ai renoncé à trouver LE parfum, ma seconde peau. J’ai discuté avec de nombreux parfumeurs, et les avis sont partagés : certains sont partisans du parfum unique, signature olfactive, tandis que d’autre préfèrent adopter différents parfums pour différentes occasions, différents facettes d’eux-mêmes. L’un d’eux m’a expliqué que même ainsi, on laissait toujours la même signature olfactive derrière soi, reconnaissable. D’une part car la peau d’une même personne fait évoluer d’une façon propre les différents parfums. D’autre part parce que même si une personne a plusieurs parfums, ils suivent généralement tous le même fil directeur correspondant aux goûts de cette personne, qu’ils soient de la même famille olfactive ou qu’ils aient tous une matière en commun.

J’ai donc porté mon choix sur deux parfums dans un premier temps : Paprika Brasil d’Hermès et Bois d’Iris de Van Cleef & Arpels.

J’ai acheté le premier au 24 Faubourg Saint-Honoré. Ils vendent soit 100mL pour 170 euro, soit quatre flacons de 15mL au choix dans la gamme Hermessence à 100 euro, ce qui revient à 166 euro les 100mL… C’est la première fois que je trouve un parfum où le petit conditionnement revient moins cher que le grand. Enfin c’est peut-être une offre promotionnelle. J’ai pris trois Paprika Brasil et un Ambre Narguilé, que j’aime bien aussi. Le créateur de ces parfums les a prévus pour qu’ils puissent se mélanger, je vais essayer cela pour le Bal Pirate de ce soir, car les deux me semblent adaptés.

J’ai également commandé Bois d’Iris de Van Cleef & Arpels, sur http://www.tendance-parfums.com, le prix y est plus bas que dans les magasins. Cela fait mal au portefeuille, mais il est... Il n’a pas la légèreté et la vivacité de Paprika Brasil, mais il incarne la féminité parfaite. Si Paprika Brasil est un parfum d’aventure au grand air, un parfum de jour, Bois d’Iris est un parfum de la pénombre, que ce soit celle du soir ou celle d’un chez soi douillet où l’on se réfugie quand il fait froid.

Je les adore, je les veux aussi (mais pas tout de suite, il faut que je reconstitue mes économies) : Ellenisia de Panhaligon’s, Iris Ganache de Guerlain.

Je les aime beaucoup : Fumerie Turque de Serge Lutens, Fourreau Noir de Serge Lutens, Daim Blond de Serge Lutens, Ambre Sultan de Serge Lutens, Verte Violette de l’Artisan Parfumeur, Lys Carmin de Van Cleef & Arpels, Bois d’Arménie de Guerlain, Marron Chic de Nez à Nez, Autour de l’Iris d’Orlane.

Bon, ce n'est pas un véritable épisode final, car il est probable que je continue à écrire sur le sujet. J'ai déjà un épisode spécial en cours sur les concrètes des Salons Shiseïdo, et il est également prévu qu'on retourne à ceux-ci avec Flo pour en essayer d'autres.