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Ta Ouneshou
24 janvier 2008

Conversations familiales

Quand j'attends le bus, j'ai plein de temps pour penser à plein de trucs.
Aujourd'hui c'était le registre anciennes conversations avec des membres de ma famille.

Il y a 2 ou 3 ans, je me rappelle avoir eu une conversation pour convaincre ma mère de ne pas me couper les vivre si je me faisais un tatouage (j'étais déjà majeur, je n'avais pas besoin de son autorisation, mais comme elle dit, ma fille tu seras majeur quand tu subviendras toi-même à tes besoins, enfin bon finalement je n'ai toujours pas fait ce tatouage, faute de tunes et d'une bonne adresse où aller, revenons à notre histoire).
Elle trouvait que c'était une idée folle, que se faire tatouer c'était du masochisme, pire, du fétichisme ! (attention insulte suprême). A l'époque j'avais tenté de lui expliquer que non, fallait pas voir les choses comme ça, j'avais sans doute trouvé quelques arguments rapprochants ça d'une démarche esthétique ou autre, je ne sais plus.
Après coup, je me dis juste, fétichisme, et alors ?

Il y a un nombre d'année indéterminé, j'ai eu une conversation surréaliste avec ma grand-mère : elle m'avais demandé de lui donner les définitions des différents mots en -sexuel. Dans mes souvenirs ils me semblaient que j'avais illustré la conversation de "homosexuel, c'est comme Nicolas (mon cousin)", bisexuel, c'est comme moi", mais il semblerait que non car il parait que ma grand-mère a été très choquée quand elle a appris que Nico emménageait avec son copain - qui pour elle n'était, justement, "que" un copain, fort sympathique d'ailleurs. J'en conclu qu'elle ne doit pas savoir pour moi non plus alors, mais bon vu que je vis avec un homme aux dernières nouvelles, je ne pense pas que ce soit très grave.

Dans ma tendre jeunesse, à l'époque où Nicolas m'avait avoué qu'il était homo mais n'avait pas encore fait son coming out à la famille (moi ça ne m'avait pas choqué le moins du monde donc je n'y avais pas réfléchi à l'époque, mais je crois que j'ai été la première personne de la famille à qui il en a parlé, c'est flatteur, mais ça n'a pas du être si facile pour lui de m'en parler), époque où moi-même je me posais des question sur ma sexualité, j'avais tenté d'évoquer le sujet avec mes parents, de la part desquels j'avais ressenti une certaine gêne. Plus tard, j'ai eu une conversation - toujours sur l'homosexualité - avec mon frère (Fred, le n° 2), à qui j'avais dit qu'il me semblait que les parents étaient un peu homophobes. Mon frère m'avais rit au nez, disant que je ne savais pas de quoi je parlais, que lui il en connaissais des homosexuels et que je faisais toute une histoire pour pas grand chose. A l'époque il ne savait pas que j'étais bi, ni que Nico était homo, aussi j'avais été un peu vexée de sa réaction.

Mais bon,  quand quelques années plus tard je lui ai dit que j'étais bi, il m'a dit que ça ne l'étonnait pas du tout. Je lui ai demandé pourquoi, il m'a dit que c'est parce que j'avais grandi en les prenant eux, mes trois frêres, comme références, ce qui m'avait donné un caractère et des goûts un peu masculin, et puis le fait que je me sois inscrite dans un club de foot à 15 ans ça lui avait mis la puce à l'oreille, y'a que des lesbiennes là-bas. Pour le premier je veux bien, pour le deuxième en revanche il se fait totalement des idées, les filles du clubs, issues du milieu "racailles", auraient plutôt eu tendance à être du côté des casseurs d'homo que sous une bannière arc-en-ciel.
Ma mère, elle, m'a répondu "bein tu es comme tu es, mais je t'avoue que j'aurais préféré si tu avais  été hétéro". Ensuite elle a tenté de se justifiée en m'expliquant qu'elle s'inquiétait sur ma capacité à m'intégrer à la société, alors que je rajoute encore une couche de différence ça l'embêtait. Super la justification. Maman tu t'enfonces.

Ce brin d'homophobie chez mes parents en apparence si parfaits, ça a un côté rassurant. D'ailleurs c'est plus une gêne qu'autre chose.
Mon côté romanesque ne peut s'empêcher de rattacher ça à l'histoire tragique de Hugues.
Hugues, c'était un copain de fac de mes parents, dont ma mère était un peu amoureuse. Il était homosexuel. Ils se sont plus ou moins perdu de vue, puis un jour il a demandé à reprendre contacte avec eux, mais à l'époque mes parents étaient débordés, ils n'ont pas pu le voir, puis ont oublié de le recontacter. Finalement, Hugues est mort du sida, sans que mes parents l'ai revu, et ils s'en veulent beaucoup.

Voilà, c'était les belles (sic) histoires de mère-dragon-sous-codéine (tient ça fait nom indien), bonne nuit les enfants et à le semaine prochaine (talala la la talala lalala talalalala)

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