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Ta Ouneshou
4 août 2010

S3E4

C’est parti pour les tests d’échantillons de l’Artisan Parfumeur.

Mimosa pour Moi : Un mimosa, douce fleur poudrée et miellée, ici un peu vanillée. Un peu frustre peut-être tellement il est centré sur la petite boule jaune. Une rustica puella.

Cœur de Vétiver Sacré : Moi qui ne suis pas fan de vétiver, celui-ci est tellement adouci qu’il passe. Il a des accents d’Earl Grey, le thé à la bergamote. Le bois aux relents de racine terreuse, soulignés par les épices, est confit par des fruits – la datte est très à la mode en ce moment – et de la vanille, ce qui lui ôte beaucoup de son mordant. Le musc, outre son côté animal ici gentillet, donne au parfum une texture très soyeuse. Finalement, ce parfum est plutôt beau, dommage que je ne sois pas fan d’Earl Grey.

Premier Figuier : Plus que l’arbre, c’est l’odeur des feuilles de figuier que l’on froisse dans ses doigts que l’on sent. L’odeur boisée et lactée de l’arbre et de la figue ne sont qu’en second plan.

Premier Figuier Extrême : L’eau de parfum n’a pas grand-chose à voir avec l’eau de toilette, ici les feuilles vertes sont très discrètes. Il s’agit là vraiment d’un boisé chaud et doux, suave, avec la note laiteuse de la figue très marquée. Cet accord bois lacté est souligné par le bois crémeux du santal.

Passage d’Enfer : Il est bien propret pour l’Enfer. Il s’ouvre sur une fumée blanche d’encens mêlé de fleur de lys, très éthérée et… fraiche ! Oui un encens peut être frais donc. Les notes boisées, assez discrètes, donnent cependant du relief au parfum, le cèdre apporte du caractère et le santal une petite touche presque épicée. En fond moelleux, un nuage de musc blanc – d’où l’effet propret. Dommage que l’ancien siège de l’Artisan ne se soit pas situé rue du Paradis, car ce nom aurait été plus approprié à ce parfum évocateur de sacré et de céleste.

Dzongkha : Un parfum brut, et en même temps raffiné. Des bois sombres, cèdre et vétiver, très présents, piqués d’épices brulantes. Tout se mélange, les notes se fondent les unes dans les autres. Les épices se mêlent aux notes de thé noir fumé, brut, qui lui-même se confond avec une fumée d’encens. Quant aux bois, leurs racines nous plongent dans une odeur de terre couleur ocre, qui par un effet de camaïeu devient un cuir rouge tanné et fumé par le temps, mais qui reste très animal. Tout se mélange, la terre sauvage donne naissance à la civilisation, l’idole sacrée est taillée dans le bois brut, la tente du nomade est à l’origine du temple.

Tea for Two : Je me lance dans ce test avec circonspection : je ne suis pas fan de thé en parfumerie. Mais à l’application, ce n’est pas une odeur de thé qui me saute dessus, mais une odeur de… médicament. Quelques agrumes, quelque chose de crémeux, des épices froides – dont mon ennemie jurée l’anis, mais elle est suffisamment discrète pour que je ne rince pas immédiatement mon bras. Et puis le thé se profil, un mélange de thé vert et de thé fumé, épicé et gourmand – le côté crémeux se précise, on a de la vanille. Il me rappelle le thé des Oasis de Fuoga (c’est un thé, pas un parfum), avec de la vanille en plus. Et bien… je n’aime pas du tout, entre le thé et l’anis, ce parfum n’est vraiment pas pour moi.

Mûre et Musc : Cela faisait longtemps que je n’avais pas senti l’eau de toilette. Je comprends pourquoi : elle est très hespéridé, ce qui affadit l’accord enchanteur de la baie sombre et sucrée avec la sécrétion soyeuse et animale. C’est pour moi l’un de ces accords géniaux qui renouvellent la parfumerie, et celui-ci a vraiment marqué les esprits. J’espère que l’excellent accord cuir violette de Cuir Améthyste aura une aussi belle postérité.

Ambre Extrême : Au départ, l’accord ambre – vert, qui rend l’Eau d’Ambre si original et qui m’évoque une odeur de vieux livre, laisse promettre quelques instants que le miracle se reproduise. Hélas la déception vient bien vite : cet accord disparaît pour laisser place à un ambre gourmand classique, très vanillé, chaud et sec, avec quelques épices certes intéressantes, mais loin de l’originalité de la version eau de toilette. Je lui trouve même une désagréable pointe de barbe à papa, résultat du santal quand il est trop sucré.

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